8 mesures clés pour éradiquer la pollution plastique

10 Août 2020 | La Minute Green

La pollution plastique des océans augmente chaque année, en lien avec notre consommation croissante de matières plastiques. A l’heure actuelle, plus de 10 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année, impactant l’écosystème marin. Si aucune action n’est mise en place, on estime que d’ici 2040, cette quantité aura pratiquement triplé. Cela correspondrait à 50 kilos de plastique déversés annuellement par mètre de littoral à travers le monde…

Bien que les gouvernements et industriels tentent de s’y attaquer, les mesures prises actuellement (par exemple l’interdiction des pailles et cotons tiges en plastique) ne pourraient réduire la pollution que de 7% par rapport au cas où rien ne serait fait… Mais briser la « vague de plastique », c’est encore possible !

Un rapport préparé par l’ONG The Pew Charitable Trusts et la société SYSTEMIQ et dont les résultats ont été publiés en juillet (2020) dans la revue Science, présente une stratégie globale et actionnable pour éradiquer la pollution plastique. Celle-ci se base sur un modèle permettant de quantifier les flux et réserves de plastiques dans le monde et ainsi, le niveau de pollution attendu en fonction des mesures mises en place. Il évalue également les impacts économiques, sociétaux et environnementaux de ces différents scénarios. L’objectif de ce rapport est de fournir aux pouvoirs publics, industriels et preneurs de décision, un ensemble de données pour les guider dans leurs choix et actions afin de s’attaquer à ce fléau mondial.

Dans le scénario le plus ambitieux, l’étude préconise un changement de système global. Celui-ci comprend 8 mesures clés basées sur des technologies existantes et dont l’implémentation immédiate pourrait réduire la pollution plastique de 80% d’ici à 2040 par rapport au scénario où rien se serait fait :

  1. Réduire l’augmentation de la production et de la consommation de plastique afin d’éviter de produire près d’un tiers des déchets plastiques prévus en 2040, en développant par exemple l’offre de produits réutilisables. Cette première mesure est le levier le plus important pour réduire la pollution plastique.
  2. Remplacer le plastique par le papier et des matériaux compostables, éliminant ainsi un sixième des déchets plastiques
  3. Concevoir des produits et emballages plastiques recyclables pour augmenter la part du plastique recyclable d’environ 21% actuellement à 54%, lorsque l’utilisation du plastique est indispensable
  4. Augmenter les taux de collecte des déchets dans les pays en développement pour atteindre 90% dans les zones urbaines et 50% dans les zones rurales
  5. Doubler la capacité mondiale de recyclage mécanique du plastique
  6. Développer la conversion chimique du plastique en d’autres plastiques, évitant ainsi de produire du plastique « vierge » et permettant de réutiliser le plastique usagé non recyclable mécaniquement
  7. Construire des sites pour stocker les 23% de déchets plastiques qui ne peuvent être recyclés et les empêcher de polluer les océans
  8. Réduire de 90% l’exportation des déchets plastiques vers les pays où la collecte est limitée et la pollution élevée

(c) The Pew Charitable Trusts/SYSTEMIQ

Ces 8 mesures, bien que requérant des changements profonds au niveau mondial et des investissements significatifs sont à portée de main de nos gouvernements…En attendant que des mesures drastiques soient prises, en tant que consommateur, nous pouvons influencer les industriels et pouvoirs publics en changeant notre manière de consommer. Chacun peut ainsi contribuer à son échelle en essayant de privilégier des alternatives réutilisables, recyclables, durables et des produits avec moins d’emballages plastiques. Pour vous guider dans cette démarche, n’hésitez pas à consulter notre article « 5 gestes pour réduire le plastique au quotidien ».

Source : Breaking the Plastic Wave, A Comprehensive Assessment of Pathways Towards Stopping Ocean Plastic Pollution, The Pew Charitable Trusts/SYSTEMIQ, Juillet 2020. Le rapport complet (en anglais) peut être téléchargé ici.

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